La mémoire olfactive, est-ce vraiment utile pour savoir déguster?
Dans toutes mes dégustations à domicile ou mes cours d’oenologie, je vous explique l’importance d’une bonne mémoire olfactive.
Effectivement autre que le visuel et la bouche, le nez représente 70% de votre dégustation. Pourquoi?
Parce qu’il vous permet de déterminer les arômes primaires, secondaires et tertiaires d’un vin. Et comme nous ne faisons pas de tisane pour donner du goût et des parfums, ces arômes naissent notamment du cépage, du terroir, des vinifications et de l’élevage.
Donc avoir une bonne mémoire olfactive vous permet d’analyser les dessous du vin:
de découvrir son terroir
de humer le bouquet du ou des cépages
de lever un peu le voile sur le travail passionnant du viticulteur et l’élaboration de son vin
Mais alors comment fait-on si nous sommes “nuls”, que nous ne sentons rien…?
Dans un premier temps je vous dirais: “Vous n’êtes pas nul, la mémoire olfactive ça se travaille, tout comme vos autres mémoires. Elle s’éduque sans limite d’âge.”
Cette mémoire se crée avec les souvenirs et ceux-ci paraissent plus intenses. Tout simplement parce que notre cortex olfactif est très proche de notre système limbique, ce système qui contrôle les émotions. C’est pour cela que vous allez être plus réceptif sur certains arômes lorsque vous dégustez du vin.
Je vous donne quelques exemples:
Dégustez un Cornas avec des notes réglissées dues à la Syrah. Cela va vous rappeler les bâtons de réglisse de votre enfance, les bonbons Haribo….
Vous dégustez un vin blanc de la Loire 100% chenin. L’arôme prononcé de coing va vous rappeler la pâte de coing de votre mamie, les tartines beurrées avec de la gelée de coing faite maison par votre maman…
La rose que vous ressentez en dégustant un Gewurztraminer peut vous rappeler le beau bouquet de roses rouges que vous avez reçu à la Saint Valentin
Et même si l’identification de l’arôme n’est pas nette, votre mémoire olfactive vous enverra sur des souvenirs d’un été à la campagne, à l’océan, d’une cueillette de cerises en famille, d’un dimanche à la fête foraine…
Afin d’en faire un usage “plus perfectionner” lorsque vous dégustez votre verre de vin, vous devez développer vos acquis et travailler sur la reconnaissance olfactive.
Ainsi je finirais sur l’importance de votre mémoire olfactive dans la dégustation par quelques conseils:
Prenez l’air. En vous baladant, votre mémoire olfactive va s’activer et chercher à identifier ce qui l’entoure pour créer de nouveaux souvenirs
Sentez au lieu de juste respirer. Soyez en pleine conscience de ce que vous ressentez au moment présent; que ce soit en voiture pour aller au travail, en attendant à la boulangerie, en prenant votre café…
Cuisinez. Éveillez votre odorat aux senteurs que dégagent les épices, au poulet rôti dans le four, aux fruits que vous découpez pour votre tarte…
Savourez au lieu de juste manger. Toujours en pleine conscience de l’instant présent, votre mémoire olfactive travaille aussi en rétro-olfaction. Faîtes lui ressentir le goût de la pomme, de l’orange, du poivron, ….
ET enfin DEGUSTER au lieu de boire. Prenez le temps de sentir votre vin.